jeudi 5 mai 2011 à 11:29
C'est peut-être la vraie définition de la croisière à la voile ...
Finalement nous avons encore fait une halte sur l'île voisine de San Antao. Passé la nuit, tourisme dans une splendide oasis de verdure au milieu d'un paysage désertique. Tout est cultivé avec soin, minutieusement, même des dessus de rochers ont été aménagés pour planter trois légumes, le circuit d'irrigation est un vrai labyrinthe.. C'est Pâques, toutes les familles se réunissent, pique niques dans la montagne, festivités dans tout le village.
Que dire ensuite de la traversée jusqu'à Fernando de Noronha ? Pas grand chose en fait, la météo est clémente, la mer belle, les vents constants, le pot au noir finalement pas si étendu qu'annoncé.
Le pilote fonctionne sans problème. Juste un jour il a commencé à faire des bruits bizarres, comme des engrenages dont la moitié des dents sont cassées. Une bonne journée de recherche et de supputations diverses. Finalement ce n'était rien, juste une bulle coincée dans le circuit du vérin. Une pseudo purge en secouant les tuyaux, et tout repart comme avant.
Quart la nuit, 2 heures de veille, rien à faire sauf à jeter un oeil régulièrement pour les bateaux (nous en avons croisé une demi-douzaine en tout), parfois, mais rarement, prendre ou larguer un ris et lire ou faire un sudoku. Puis 4 heures de sommeil.
De jour, pêche quand nous manquons de poisson pour le repas. Vu leur taille, un poisson nous fait 3 jours, lecture encore, sieste, rumycube, et les repas à heure fixe, dans le carré comme au mouillage, vivent les allures portantes.
Seul problème, la chaleur qui monte régulièrement et devient pénible avec un taux d'humidité frisant les 80%.
Une vraie vie de fonctionnaires.
En images, c'est comme cela ...
Arrivée au petit matin à Fernando de Noronha. Débarquement après la première averse. Les formalités ont pris toute la matinée. Au moins douze fonctionnaires, recopie intégrale des passeports, photocopies, formulaires, tout y passe. Puis il faut payer, taxe de séjour, mouillage (le tout hors de prix +/- 120€ par jour pour nous trois et le bateau), à payer dans la monnaie locale évidemment. Pas de banque, le distributeur le plus proche est à l'aéroport à environ 10km. Le policier qui nous a accueilli au débarquement nous tend un billet de 50 réais, "vous me les rendrez plus tard" ... , nous donne une carte de l'île et tous les détails, restaurants, supermarchés, wifi (gratuit sur toute l'île), lieux à voir ...
Déjeunons dans un self-service. On paie au kilo. puis ballade et retour très très pluvieux. Mais vu la température ce n'est pas exactement un problème. Quelques belles plages, l'île est plate, sans vrai caractère, maisons éparpillées, plus bungalows que maisons, pas de cultures, tout tourné vers le tourisme : plongée, ballades en mer, dauphins, location de buggies, rien de bien intéressant. Un paquebot vient chaque semaine pour deux jours, hôtel flottant et manne pour les marchands de souvenirs.
Dans l'ensemble, c'est assez décevant, rien à voir avec les description dithyrambiques des guides de voyage. Les îles du Cap Vert ont autrement plus de caractère.
Nous repartons demain, deux jours de mer, pour joao Pessoa. Yves commence à être impatient de retourner en Bretagne pour la fin de la saison de pêche, son congélateur est au plus bas.